Agroécologie
Qu'est-ce que l'agroécologie ?
« Issue d’une démarche scientifique attentive aux phénomènes biologiques, l’agroécologie associe le développement agricole à la protection-régénération de l’environnement naturel. » — Pierre Rabhi. Ci-dessous, l'agroécologie expliquée en 10 points.
- Un travail du sol qui ne bouleverse pas sa structure, son ordonnancement vital entre surface et profondeur, entre terre arable, siège de micro-organismes aérobies, et terre profonde et souvent argileuse, siège de micro-organismes anaérobies - chaque catégorie microbienne a un rôle spécifique ;
- Une fertilisation organique fondée sur les engrais verts et le compostage : fermentation aérobie des déchets d’origine animale et végétale et de certains minéraux non agressifs, pour la production d’un humus stable, véritable nourriture et remède pour la terre dont il améliore la structure, la capacité d’absorption, l’aération et la rétention de l’eau. Ces techniques ont l’avantage d’être totalement accessibles aux paysans les plus pauvres.
- Des traitements phytosanitaires aussi naturels que possible et utilisant des produits qui se dégradent sans dommage pour le milieu naturel, et des substances utilisées traditionnellement pour lutter contre parasites et maladies cryptogamiques (le neem, le caelcedra, le cassia amara, les cendres de bois, des graisses animales...) ; En tout état de cause, toute substance utilisée est, au strict minimum, acceptée en agriculture biologique "classique";
- Le choix judicieux des variétés les mieux adaptées aux divers territoires avec la mise en valeur des espèces traditionnelles locales : maîtrisées et reproductibles localement (animaux et végétaux) elles sont le gage d’une réelle autonomie ;
- Économie et usage optimum de l'eau. L’irrigation peut être accessible lorsqu’on a compris l’équilibre entre terre et eau ;
- Le recours à l’énergie la plus équilibrée, d’origine mécanique ou animale selon les besoins mais avec le souci d’éviter tout gaspillage ou suréquipement coûteux. La mécanisation mal maîtrisée a été à l’origine de déséquilibres économiques et écologiques parfois graves, mais aussi de dépendances (pannes, énergie combustible importée à coût élevé). Il ne s’agit pas de renoncer au progrès mais de l’adapter aux réalités au cas par cas : l’énergie humaine et animale est parfois préférable à une mécanisation mal maîtrisée, facteur de démobilisation ;
- Des travaux anti-érosifs de surface (diguettes, microbarrages, digues filtrantes, etc.) pour tirer parti au maximum des eaux pluviales et combattre l’érosion des sols, les inondations et recharger les nappes phréatiques qui entretiennent puits et sources ;
- La constitution de haies vives pour protéger les sols des vents et constituer de petits systèmes favorables au développement des plantes cultivées, au bien-être des animaux, au maintien d’une faune et d’une flore auxiliaires utiles ;
- Le reboisement des surfaces disponibles et dénudées avec diversité d’espèces pour les combustibles, la pharmacopée, l’art et l’artisanat, la nourriture humaine et animale, la régénération des sols, etc. ;
- La réhabilitation des savoir-faire traditionnels conforme à une gestion écologique économique du milieu.